Mon reflet dans le vin
Je suis ton amant
Ta proie refoulée puis enivrée de ton sang
Je suis ton roi
Ta déesse castrée, ton âme brûlé
Au crâne vidé, aux lèvres poudrées
«Et le reflet n'a fait qu’en rire…»
Je suis ta croix
Ta vipère édentée, tes chimères maculées
Puis j’en pleure …
Je suis ton prix :
La mort d’une fille, l’astre qui brille
Mon torse pâle
Atroce amour aux ongles qui râlent
Et elles pénètrent toujours plus profondément
Et jamais elles ne se tarissent...
J’heurte les crevasses
D’un amour et de ses énormes crasses
Avec mon âme de pauvre idiote pétasse
Je suis ta pute
Et je suis en chute
Et je tombes toujours plus rapidement…
Je suis ta proie
Submergée sous les âmes
Sous le poids des rats de laboratoire
Avec leurs serments, avec leurs grattements
Avec leurs retâtas d’espoir
Je suis ton trône
Entre la haine et la gloire
Et qui es-tu pour les juger
À propos de leurs rêves illusoires
Je suis ton amant
Et je ne veux plus descendre
De mon piédestal à pédales latérales
De mon panthéon mortuaire qui n'était fait que pour les cons
Je suis ta païenne
Et je ne veux pas me rendre
Je suis ton ange
Et je m'isole toujours sous les cendres
Je suis ton maelström
Et sache que Narcisse s’était masturbé dans le deuil de son ombre.